BONUS 1 : 13 juillet

Publié le par ARLEZIENNE II

Le séminaire étant clos, nous vous transmettons maintenant ce que nous avons vu le 13 juillet. Les lieux présentant des Rencontres sont dispersés dans la ville et en débordent parfois. C'est ainsi que l'Abbaye de Montmajour propose tous les ans une sélection intéressante dans un cadre sublime.
L'abbaye, située légèrement à l'extérieur de la ville, offre un peu de calme et de fraîcheur (toute relative cependant... ). Cette année, plusieurs expositions y sont présentées :
Dans la grande salle, une exposition impressionnante de Lucien CLERGUE nous surprend...
Réputé pour ses photos de nu relativement stéréotypées, Clergue est surtout important en Arles comme  pères des Rencontres... On lui doit également un travail important avec Picasso, son ami jusqu'à sa mort.
Les tirages sont de grande taille, parfois immenses comme cette bâche qui pend du plafond.Eros et Tanatos, mort, sacré et amour se mêlent dans des palimpsestes photographiques où de multiples couches constituent une image très esthétisée bien qu'extrêmement forte. On peut reconnaitre des tableaux mêlés à des corps nus, des toreros, des taureaux, des objets liturgiques et la statuaire religieuse... le tout dans une gamme chromatique souvent dorée donnant l'aspect d'un précieux clair-obscur. Le lieu, dépouillé et grandiose, se prête bien évidemment à la mise en scène du sacré et offre un bel écrin à cette exposition surprenante. Avec Clergue, c'est une nouvelle "star" de la photographie qui est exposée cette année.

Dans d'autres salles de l'abbaye, plusieurs expositions : Une présentation de paysages en très grand format d'Elger ESSER, très graphiques et paradoxalement très picturaux ressemblent à des aquarelles du XIX° siècle réalisées par des artistes peintres en voyage académique en Italie... La taille des tirages y est cependant pour beaucoup, il est évident que le même effet ne serait pas obtenu avec des dimensions moins spectaculaires.

Dans une autre salle, les élèves de l'Ecole de photographie d'Arles présentent quelques travaux de l'année : clichés pris lors de festivités dans la région qui n'en manque pas...
Au même endroit, on peut voir des photos de Pierre MALPHETTES. Ce sont des clichés en liaison avec une vidéo, diffusée également dans la salle. Elle raconte l'histoire d'un pick-up noir portant un conteneur rose lumineux qui traverse une zone urbaine avant de s'enfoncer dans la nature.



L'ABBAYE DE MONTMAJOUR PAR FRANCOISE HELLARD


Quand je suis arrivée à l'Abbaye de Montmajour (un détour s'impose), Lucien Clergue terminait de présenter son exposition; il se prêtait simplement avec un certain amusement aux questions et aux sollicitations des spectateurs curieux. Il est toujours émouvant de voir une figure de la photographie française ayant côtoyé Picasso, Cocteau, Tournier...
Il parle de ses "Surimpressions" comme une fabrication d'images où le hasard se mêle à une exigence pointue et maîtrise technique traditionnelle; une erreur d'un de ses assistants, lui donnant une pellicule déjà exposée est à l'origine du concept de ces séries. Des fragments d'oeuvres-icônes de l'histoire de l'art, photographiées dans divers musées du monde, se superposent à des prises de vue de nus féminins, de scènes de corrida, thèmes de prédilection de Clergue. Les deux qualités lumineuses (naturelle et artificielle) sur une même pellicule non adaptée pour les deux, provoquent cette surimpression colorée de deux images, l'une plus chaude, l'autre plus froide. Clergue insiste sur son attachement viscéral à l'argentique. Son oeil pétille quand il parle de ses modèles féminins...dont les postures lassives se jouent des chairs peintes de scènes bibliques dans un dialogue qui laisse certains dubitatifs !

Par curiosité, un interview de Roland Dufau, tireur d’images pour Lucien Clergue : link







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